Paysage en mouvement   / 40 ans sur les routes du monde   

“Cette vision dans le déplacement est venue sans que je ne m’en aperçoive, instinctivement, comme une fascination de ce défilé constant, presque hipnotyque ! Tout se (dé)composait, se recomposait autour de ce triangle visuel qu’est la route et son infinie perspective.Etre en voiture est un isolement, un moment privilégié de retour à soi, c’est aussi une distance avec le réél.

Etre dans le déplacement est un état mental de disponibilité, de contemplation possible, de lâcher prise, dans ce jeu visuel de l’impermanence.

Entre deux lieux, il y a toujours une route. Une route qui me parlait autrement du pays que je traversais, un discours d’entre-deux, plus en lien avec la nature, moins de signes à comprendre, moins de présence humaine, une rencontre plus fugace, plus subtile.

Souvent, je passais des heures dans la voiture, des moments pour reposer le corps, vider l’esprit.

Sans le devoir de regarder, je percevais des lignes, des formes, des vides, des horizons qui défilaient sans cesse accompagnant le ronrronnement du moteur. Mon imaginaire  était piqué,  j’interprétais ces formes comme pour y retrouver des familiarités picturales, et tout disparaissait sitôt apercu. 

 Beauté éphémère…!” GR

 

 

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